soirée mousse

 

Soirée mousse de soutien aux 20 inculpés de Rennes :
A l’atelier au 47 Rue Vestrepain
18h : discussion « défense collective , politique et offensive »
De 20h à 1h : Repas, Bar, Karaoké, dance floor avec lazer
Entrée et repas à prix libre.

Lors de la soirée de soutien aux 20 inculpés de Rennes , il y aura d’abord une présentation de leur affaire , et un temps de questions.
Puis nous ouvrirons une discussion plus concrète sur comment s’organiser pour continuer à construire une défense collective , politique et offensive face à la répression du mouvement des Gilets Jaunes.

Voici une présentation un peu plus étoffée de l’affaire et de la discussion que nous souhaitons avoir .

Présentation de l’affaire du métro

Le 19 mai 2016 à Rennes, lors d’une journee de blocage appelée dans le
cadre du mouvement contre la loi travail, 19 personnes décident de faire un blocage économique du métro en débranchant dans plusieurs stations l’alimentation des bornes de validation de tickets et en insérant de la mousse expansive dans les serrures, pour ne pas permettre de rebranchement immédiat des cables d’alimentation. Pour rendre le métro gratuit.
Elles sont interpellées aux abords de 15 stations de métro par un très important dispositif de police (70 de la BRI, STUP,OPJ,BAC). Une autre personne sera interpellée un peu plus tard en sortant de chez elle, et comme les autres, elle sera placée en garde a vue.  Le motif invoqué immédiatement au moment des arrestations est celui d’association de malfaiteurs en bande organisée criminelle en vue de commettre des dégradations de bien publics et des violences à l’encontre de personnes dépositaires de l’ordre public, passible de 10 ans d’emprisonnement.
Les 20 personnes ont été placées en garde a vue pendant 48h, durant laquelle au moins 14 perquisitions ont été effectuées (y compris chez des personnes proches des inculpés), et tous ont été auditionnés par des officier de police judiciaire de différents services (en particulier la police judiciaire)
Au terme des garde a vue (durant lesquelles le chef d’inculpation passe de crime à délit, 5 ans d’emprisonnement), les 20 inculpées ont été presentées devant la juge d’intruction et/ou devant le juge des liberté et des détentions qui ont lancé la procédure et placé sous contrôle judiciaire avec pointage 1 fois par semaine, interdiction de se voir et de prendre contact, interdiction de participer aux manifestation loi travail et contre les violences policière (c’est à dire toutes les manif) sauf pour 2 inculpés. Et une personne avec en plus une interdiction de quitter la ville de ses parents.
Du 12 au 16 décembre 2016, le juge d’instruction en charge de l’enquête convoque les 20 mis en examen pour une audition. Comme lors de la garde à vue, les inculpés n’ont rien déclaré sur les faits, ce qui a pour effet de clore l’enquête.
Entre Octobre 2016 et janvier 2017 les demandes de levée de contrôle judiciaire seront acceptées avant l’ordonnance du renvoi devant le tribunal correctionnel le 28 juin 2017.

Le procès se déroulera le 4 juin 2019, 3 ans plus tard

Discussion « Défense collective, politique, offensive ! »

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes la commission défense collective s’est confrontée de très près à l’appareil judiciaire.
Ainsi une des premières fonctions de la justice lorsqu’elle s’abat est de produire de l’individualisation et de l’isolement. En cela elle est parfaitement à l’image des rapports sociaux capitalistes et garantit leur continuité.

C’est pourquoi, plutôt que de se présenter tels des individus pris séparément les uns des autres, nous avons intérêt à toujours affronter collectivement la justice. Opposer de la solidarité et de la non séparation entres les cas, les statuts et les situations permet de construire du rapport de force dans le but d’enrayer au maximum cette foutue machine judiciaire.
Dés lors comment s’organise-t-on concrètement pour se défendre collectivement, par quels biais, comment peut s’articuler et se construire une défense collective ?

Considérer la justice comme nécessairement ennemie et comme garante par essence de l’état de fait que nous subissons constitue déjà la base d’un rapport politique.
Inutile d’espérer une quelconque amélioration d’une justice qui aurait soi-disant été dévoyée.
Nous savons très bien que ceux qui passent des cellules de garde à vue aux tribunaux puis potentiellement dans les geôles, n’ont tout simplement pas suivi les règles régissant un monde fait pour les riches.
Une défense collective est nécessairement politique et produit une pratique et un discours anti-justice.

Il n’est pas question de chercher à rentrer dans les cadres des catégories que propose le pouvoir. Nous ne sommes pas des travailleurs dociles bien intégrés ou de gentils étudiants égarés accidentellement dans une manifestation.

Il n’est pas possible pour tout le monde de coller au profil de ceux qui sont censés être qualifiés d’innocents par les magistrats. Dès lors un refus collectif du profilage prend tout son sens.

Pas besoin de chercher de la connivence avec le système.

Ainsi comment pose-t-on une défense politique, comment ne pas se vautrer dans l’innocentisme ou la défense de profil ?

De plus, il nous est insupportable d’avoir à nous justifier dans un tribunal, de devoir faire amende honorable face à des juges dont l’unique but est de faire rentrer tout le monde dans le rang.

Nous n’avons pas envie de taire la violence de la police. Nous n’avons pas envie de taire son rôle : défendre l’état et les riches. Nous savons que les magistrats répriment pour des raisons politiques et que chacun est dans son rôle, aussi bien prévenus que juges.
Il ne peut être question de légitimité ou de se justifier.

Face à la régularité de certains chefs d’inculpation ou la récurrence de certaines remarques (concernant par exemple le matériel défensif ou la présence au sein de manifestation qui vont invariablement être violentes) n’y a-t-il pas des réponse à apporter qui mettent en question l’ensemble et permettent de moins courber l’échine ?