Bilan financier de la DC – avril 2019

BILAN FINANCIER DE LA DÉFENSE COLLECTIVE de TOULOUSE (avril 2019)

Voilà déjà quelques mois que la Défense Collective de Toulouse s’est créée au sein du mouvement Gilets Jaunes afin de faire face à la répression que ce mouvement subit (sous toutes ses formes), et de s’organiser collectivement pour y répondre.

Pour ce faire, plusieurs appels aux dons ont été menés lors de divers événements de soutien, manifs, concerts, ventes d’affiches et de calendriers à prix libres, ou encore sur internet:

https://www.lepotcommun.fr/pot/wmc3vgj1?fbclid=IwAR0xAUAw4LBZLUWssYoLrLdZuswpSSoHrZ-8MQGBTfwpfwE2iKWIeWe1m6Y

→ cagnotte en ligne vérifiée et validée par la Défense Collective toujours d’actualité!!…

Il nous semble aujourd’hui essentiel de remercier tout le monde pour cette participation et de mettre en transparence les fonds récoltés et les dépenses effectuées, afin de dissiper tout doute * :

A l’heure actuelle, c’est près de 15000€ qui ont pu être récoltés par des moyens divers dont:

– 2400€ lors de la soirée de soutien organisée au Gros Bat le 9 mars

– 1300€ lors de l’événement organisé à Ramonville en soutien au mouvement GJ le 24 février

– 1400€ récoltés lors de la table ronde sur la Répression (organisée avec le SAF, la LDH, les Amis du monde Diplo, l’Observatoire des violences policières…) le 7 janvier 2019, et 720€ lors de la soirée de Présentation du rapport de l’observatoire toulousain des pratiques policières à la Bourse du travail le 17 avril dernier

– entre 300 et 600€ à chaque manif, depuis l’acte XV

– environ 2000€ de dons reçus

– 300€ à la soirée de soutien de l’Usine à Musique le 14 mars 2019

– 800€ environ pour les repas en soutien aux inculpés du mouvement GJ chaque vendredi depuis le début du mois de mars au Local Camarade

– 300€ lors d’une soirée de soutien et de présentation de la Défense Collective en Aveyron

– 360€ lors de la soirée du 2 avril 2019, soirée de soutien et d’information autour des associations de malfaiteurs

– 350€ lors d’un concert de soutien au bar Oboheme le 17 avril dernier

– 90€ lors de l’Assemblée des assemblées organisée à St-Nazaire autour de la répression

Ces fonds ont permis depuis janvier 2019:

– d’envoyer une quarantaine de mandats de 100€ aux personnes incarcérées pendant le mouvement (1 mandat de 100€ par personne et par mois)

– de faire des dépenses relatives au fonctionnement du collectif : environ 800€ en frais divers (impressions, téléphones…)

– d’aider des personnes inculpées à payer des frais de justice (130€ x 3)

(soit un total de dépenses de 5200€)

A ce jour, la DC est donc à même de proposer un soutien financier aux personnes inculpées, n’hésitez pas à prendre contact!

LA LUTTE FACE A LA RÉPRESSION SE POURSUIT, CONTINUONS A CONSTRUIRE ET A FAIRE CONSISTER LA SOLIDARITÉ!

* nous vous invitons, pour toute question ou demande d’éclaircissement, à joindre la Défense Collective par mail ou par téléphone (0758252219) et/ou à passer à la réunion hebdomadaire du lundi à 18h à Mix’Art Myrys.

Pour aller plus loin: defensecollectivetoulouse.noblogs.org

Pour nous écrire:  defensecollectivetoulouse@riseup.net

Et pour se rencontrer: Permanences 17h-19h tous les dimanches à la Chapelle et Réunions d’organisation 18h-20h les lundis à Mix’art Myrys.

YOYO – émission de messages pour les détenu.es

La dernière emission a eu lieu le 7 novembre ! Pour l’instant plus d’émissions programmées … A suivre …

 

 

Faites tourner l’information à un maximum de proches de personnes incarcérées à Seysses, et que l’info tourne à max à l’intérieur pour que les détenu.es l’entendent.

Un jeudi sur 2, de 19h à 20h, sur Canal Sud 92.2 fm, c’est YOYO. Une émission pour faire passer des messages du dedans ou du dehors en direct, quelque soit la langue parlée, sans censure, sinon celle de ne pas parler d’affaires en cours.

Vous pouvez passer vos messages en direct en appelant à l’antenne au 05 61 53 36 95 pendant l’émission, ou en nous écrivant par courrier à Yoyo c/o Canal Sud 40 rue Alfred Duméril 31400 Toulouse, ou par commentaires en dessous de cet article. Les messages seront lus à l’antenne. Vous pouvez aussi demander à passer de la musique, faire des dédicaces, ou que soient abordées à l’antenne des infos sur un sujet en particulier.

Pour les personnes qui n’habitent pas dans la région toulousaine c’est possible d’écouter l’émission en direct sur le site internet de Canal Sud: https://www.canalsud.net/spip.php?article20

A jeudi !

 

Ateliers

  • Des notes du groupe de travail « atelier de la défense collective », il ne s’agit ni d’une brochure ni d’un texte travaillé mais ça donne une idée des points abordés en atelier. Notes atelier
  • Frise: de l’arrestation à la comparution immédiate Frise

Bilan fevrier 2019 #2

Entre le 10 février et le 08 mars, on observe un tournant dans la stratégie judiciaire. Sur cette période, on dénombre encore une centaine de GJ interpellés et au moins une cinquantaine de personnes passée devant la justice (comparutions immédiates ou convocations à des audiences ultérieures). On observe, entre autres, et comme  déjà développé dans d’autres textes, la multiplication de perquisitions et d’accusations « d’association de malfaiteurs ».

On recense alors pour les comparutions immédiates :
– Globalement davantage de peines sans mandat de dépôt
– De plus en plus de personnes inculpées refusent de se soumettre aux prélèvements ADN et/ou signalétique (empreintes digitales et photo)
– De plus en plus de personnes inculpées demandent du temps pour préparer leur défense lors de la comparution immédiate…
Et donc de plus en plus comparaissent libres.

Les principaux chefs d’inculpation (dans l’ordre de fréquence) :
– Participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des  dégradations dans la quasi totalité des cas (avec parfois ce seul chef d’inculpation pour au moins 4 personnes)
– Violence sur PDAP (avec souvent des frais démesurés réclamés par les parties  civiles)
– Refus de signalétique
– Dissimulation du visage
– Outrage
– Rébellion
– Dégradation de bien public
– Port d’arme

Peines avec mandat de dépôt :
– De 8 mois fermes assortis de 10 mois de sursis pour : Participation à un groupement, Violence sur PDAP sans incapacité, Dégradation et Vol en récidive.
– De 12 mois dont 9 mois de sursis pour les chefs d’inculpation : Participation à un groupement et Destruction du bien d’autrui
– De 5 mois fermes pour le chef d’inculpation : Participation à un groupement
– De 10 mois dont 5 avec sursis pour les chefs d’inculpation : Participation à un groupement, Port d’arme et Refus de signalétique et d’ADN
– De 6 mois dont 4 avec sursis pour : Participation à un groupement, Violence sur PDAP et Dissimulation volontaire du visage
– Refus systématique de demande de liberté pour les personnes en détention provisoire.

Peines sans mandat de dépôt :
– Des contrôles judiciaires systématiques (pointage 2 fois par semaine en moyenne) pour les personnes dont les procès ont pu être reportés (demande de temps pour préparer sa défense lors de la comparution immédiate) mais pas de détention préventive a priori.
– 10 mois dont 3 avec sursis pour dégradation/violence/dissimulation/groupement
– 6 à 10 mois dont la moitié avec sursis pour violence/groupement avec ou sans outrage
– 4 à 6 mois avec sursis pour groupement
– 5 mois avec sursis pour groupement/outrage/rébellion
– 6 mois avec sursis pour groupement/outrage/rébellion/dissimulation du visage/violence sur PDAP et pour groupement/dissimulation/port d’arme
– 30 jours/amendes de 10€ par jour
→ Ces peines sans mandat de dépôt sont associées de mises à l’épreuve (le plus souvent obligation de travail et de formation pendant 2 ans)

Relaxes (rares et partielles) pour :
– le chef d’inculpation de participation à un groupement
– des poursuites pour refus d’ADN et de signalétique : la relaxe est due à une nullité de la Garde à Vue : des personnes ont été embarquées pour Détention d’arme alors que ces « armes » n’ont été trouvée que pendant la perquisition d’une voiture durant la GAV (elles ne seront de fait pas poursuivies pour détention ni port d’armes)

Des appels pour levée de Contrôle Judiciaire :
– Levée partielle des CJ : pointage une fois tous les 15 jours et non plus 3 fois par semaine et levée d’obligation de maintien à domicile la nuit.

Et toujours… :
– … des interdictions de manifester (1 à 2 ans)
– … des interdictions de port d’arme (1 à 5 ans)
– … des interdictions de Toulouse pour les personnes n’y résidant pas sauf pour le travail et la formation, et interdiction totale
le samedi (6 mois ou jusqu’à la date de procès)

FACE A LA REPRESSION QUI CHERCHE A ISOLER ET CRIMINALISE LA LUTTE, ORGANISONS LA SOLIDARITE !

 

 

 

BilanDC-9.03

Quand l’État policier sort les crocs…

Communiqué du 25 février 2019

Depuis plus de trois mois les gilets jaunes et les gens qui partagent leur esprit de révolte foutent le bordel un peu partout, réclamant avec colère des conditions de vies moins pourries pour elles et eux.

Nous luttons contre un Etat capitaliste et meurtrier, nous refusons de nous soumettre à une exploitation quotidienne sans broncher.

La police fait son sale travail chaque samedi. Ce qu’ils nomment « maintien de l’ordre », consiste à essayer de faire plier les manifestants par la violence. Depuis de le début, la police a blessé, mutilé, tabassé passant.es et manifestant.es et allant jusqu’au meurtre de Zineb Redouane.

L’acharnement des flics ne s’arrête pas dans la rue. Cela continue dans les commissariats, les bureaux d’enquête, les tribunaux, les prisons.

Démonstrations de force, menaces permanentes et inquisitions…

Répression coup de poing …

L’état veut réaffirmer son pouvoir à travers des démonstrations de force,voilà quelques affaires marquantes :
Le 8 Janvier à Bessan 46 personnes sont arrêtées et détenues en garde à vue jusqu’à 96h, depuis 12 personnes sont en détention provisoire. Elles sont réparties dans différentes taules de la région, soit disant pour empêcher la concertation, même si on sait que c’est pour faire galérer les proches qui doivent se taper parfois plus de 2h de bagnole pour un parloir de 45 mn. On leur reproche l’incendie d’un bâtiment du péage.
Le 10 janvier à Pont-à-mousson, à 6h du matin une équipe du Raid s’abat dans l’appartement d’un gilet jaune pour le tirer du lit et l’embarquer.
Il est suspecté d’avoir retourné une voiture de flic à Epinal.

Le 6 février à Toulouse, 60 flics perquisitionnent deux domiciles suite à la mise en examen d’une personne fichée anarchiste. Pour la possession d’une clef PTT, et son un refus du fichage, dans le cadre d’une association de malfaiteurs.
Le 19 février à Rennes, des équipes du raid sont lâchés pour arrêter deux personnes,elles passeront un peu moins de 48h en garde à vue avant d’être « libérées » avec un contrôle judiciaire et un procès en attente.
Accusées de dégradations.
Le 21 février à Ivry une quarantaine de keufs sont envoyés dans les domiciles de 6 lycéens, entre 24h et 36h de garde à vue pour des tags dans un lycée.
Le 22 février à Toulouse, 8 personnes sont interpellées et leurs domiciles perquisitionnés. Elles feront 48h de garde à vue. Après un passage devant le juge d’instruction , elles sortent avec un contrôle
judiciaire. On leur reproche leur participation au mouvement et l’instruction vise à les assimiler à une association de malfaiteurs.

… et également insidieuse…

En plus de ces démonstrations de violence physique, la justice tente d’instiller doucement mais sûrement l’isolement avec la mise en place de peines fermes mais sans mandat de dépôt, des interdictions de territoire, des contrôles judiciaire poussant les personnes à s’auto
fliquer, forcer les gens à pointer au commissariat, des interdictions de manifester, des amendes… Des convocations pour « une affaire vous concernant ».

Les histoires médiatiques ‘bon grain mauvais grain’

A Toulouse La Dépèche et les juges mettent le paquet sur les anarchistes, l’extrême-gauche, etc…(faisant référence à des idéologies existantes ou totalement fantasmées) . En conséquence, des maisons sont
surveillées (voitures banalisées avec des renseignement généraux oreillettes et talkies bien en vues les samedis matins) et des personnes harcelées ( contrôles d’identité, fouilles à répétition).

Parce qu’un monde sans responsable échappe à leur contrôle, ils cherchent à créer des catégories.

Les médias bourgeois créent des représentations : le gilet jaune blanc comme neige manipulable, l’ultra-gauche « radicalisée » dirigeant et pilotant le mouvement, les casseurs opportuniste dénués d’idées
politiques… Ce classement des gens est méprisant, mensonger et dangereux pour la lutte. Il ne sert que l’intérêt de ceux qui veulent nous briser.
C’est pour créer la division, la dissociation et donc fracturer le mouvement en catégories artificielles.

Ils sortent leurs armes…

Ces tours de force et de passe-passe montrent que l’Etat répond toujours à la colère par la répression. Pour installer la peur et la panique dans nos têtes, isoler les gens et diviser le mouvement. Ils déploient leur un attirail visant à faire paniquer et à calmer la joie de la révolte qui brûle en nous.

…On sort les boucliers

Dans la rue les banderoles se renforcent, les manifestant.es apprennent à se protéger (masques, lunettes, casques…) et à rester uni.es. Malgré les coups durs on continue de sortir gueuler nos colères, d’occuper les ronds points malgré les amendes et parfois la destruction des cabanes.
Le reste de la semaine, les gens partagent leurs histoires et s’organisent pour ne pas se laisser isoler. Le mouvement est toujours aussi incontrôlable parce qu’il refuse toute hiérarchie.
Le soutien aux prisonnier.es se met en place.

Notre réponse: amplifier la lutte, rester solidaires, garder le cap!

 

Bilan decembre janvier fevrier 2019 #1

Dès le début du mouvement gilet jaune, on assiste à une forte vague de répression policière et judiciaire. A l’heure actuelle à Toulouse, plus de 200 personnes ont été placées en garde à vue, une centaine de personnes est passée devant la justice que ce soit par le biais des procédures de comparution immédiate ou de convocations à une audience ultérieure. Enfin, une trentaine de prisonniers GJ est incarcérée au centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses.
C’est dans ce contexte que la commission défense collective a vu le jour afin de s’organiser contre la justice et mettre en œuvre notre solidarité avec les inculpés. La DC a ainsi tenté de suivre les suites des nombreuses interpellations en faisant un suivi des audiences, notamment de comparution immédiate.

Entre le 10 décembre et le 10 février, on a pu faire différents constats sur les poursuites et les peines prononcées :

SUR LES PRINCIPAUX CHEFS D’INCULPATION :

Pour les 80 affaires* jugées en comparution immédiate, les personnes présentées étaient poursuivies pour (des qualifications les plus souvent retenues aux moins fréquentes) :

Participation à un groupement formé en vue de commettre des violences
ou des dégradations
(presque systématique).
Violences sur personne dépositaire de l’autorité publique (généralement
sans ITT ou au maximum avec des ITT de moins de 8 jours)
Dégradation ou détérioration de biens destinés à l’utilité publique
Port d’arme
Rébellion
Outrage
Dissimulation du visage
Refus de signalétique et refus de prélèvement ADN

Des personnes ont également été placées en détention provisoire dans l’attente de leur procès, soit parce qu’elles avaient demandé du temps pour préparer leur procès en comparution immédiate (à juste titre), soit parce que l’affaire ne pouvait pas être jugée notamment en raison de la grève des avocats du 16 janvier, où la plupart des inculpés ont été expédiés en taule jusqu’à ce que leur affaire soit audicencée.

SUR LES PEINES PRONONCES

Les peines prononcées sont lourdes au vu des faits reprochés et des éléments figurant au dossier. Il est évident que la répression ne vise qu’à dissuader et affaiblir le mouvement. Par exemple :
– 2 ans ferme (fabrication d’explosif), 2 ans dont 15 mois avec sursis (participation à une groupement+ violence + port d’arme)
– Une moyenne de 4 à 12 mois de prison dont la moitié avec sursis pour
participation + port d’arme
– Une moyenne de 6 à 12 mois de prison dont la moitié avec sursis pour
participation et violence sur PDAP
– Beaucoup de condamnation au paiement de dommages et intérêts pour les keufs: en moyenne 500€ par flic (parfois 7 flics dans la même affaire donc 500 x 7…) + sans compter le remboursement des frais d’avocat des flics (500€).
– de nombreuses interdictions de manifester/de manifester à Toulouse/de manifester
en Haute-Garonne pendant 1 à 5 ans
– Des interdictions de Toulouse pendant 6 mois à 2 ans
– Des interdictions systématiques de port d’arme pendant 5 ans (lorsque les personnes sont condamnées pour port d’arme)

– De très rares relaxes et souvent partielles (relaxes sur participation à un groupement et condamnation sur les violences).

De nombreuses peines de sursis avec mise à l’épreuve ont également été prononcées, souvent assortissant une peine de prison ferme (avec ou sans mandat de dépôt). Dans le cadre de cette mise à l’épreuve mais aussi en tant que peine, les juges ont distribué beaucoup d’interdictions, notamment la fameuse interdiction de manifestation et/ou interdiction de paraître à Toulouse et/ou en Haute-Garonne. Pour les personnes ne résidant pas à Toulouse cette interdiction était quasi systématique, notamment pour les personnes interpellées en manif et inculpées de « participation à un groupement… ».

La répression vise clairement à affaiblir le mouvement, en s’acharnant sur les camarades interpellées mais aussi en faisant flipper tous les autres GJ.Ne nous laissons pas intimider, amplifions la lutte et restons solidaires.

Le texte en .pdf: bilanDC-26.02

 

Plus d’infos et de ressources ici: defensecollectivetoulouse.noblogs.org

*Chiffre approximatif